Y'a Combien De M À Viagra Déjà ?

alors y'a pas longtemps j'ai lu dans wikiquelquechose que le mélange M+Viagra pouvait être mortel... ouais mortel, incroyable non, qui l'eut cru ? deux trucs qui séparément font tellement de bien, tu les mélanges et ça devient mortel... comme écouter un LP de Dalida et manger du saucisson de tortue corse, boire un nabu de margaux 61 au goulot et se faire sucer par un réré asmathique ! bon d'accord j'avoue je suis pas tombé sur ce truc par hasard, en fait j'aurais même dû lire ces 4 innocentes lignes avant... de mélanger M et Viagra !
tu me diras, bah pourquoi t'as fait un truc pareil ? toi et viagra ça rime pas vraiment ! oui, tu me dirais tout ça si tu me connaissais un peu et tu aurais raison, je l'avoue humblement, mais seulement parce que tu n'as certainement jamais porté à tes lèvres pulpeuses ces petits cristaux de M un peu trop gros pour que tu penses à sucrer ton café avec sans t'interroger sur la véritable nature de la substance qui attire irrépressiblement tes fingers préalablement légèrement humectés par ta baveuse...
l'ingestion de ce truc transforme systématiquement le plus frénétique des priapes en septuagénaire prostatique, alors comme t'as pas encore la moitié de cet âge et que ta prostate fonctionne encore pas trop mal et qu'il y a dans la même pièce que toi des filles nues et pas qu'à moitié sous influence et inextricablement emmêlées, tu cherches une solution que le mec allongé à côté de toi et qui tripote dépité le chewing-gum qui d'habitude lui sert de marteau-pilon, ne tarde pas à t'apporter ! le mec dans un élan de cette solidarité masculine qu'on ne trouve que sur les terrains de sport ou les champs de bataille les plus sanguinolents, te tend un sachet de viagra en gel. C'est bleu, ça a un goût de chewing-gum à tu sais pas trop quoi et ça s'ingère super facilement...
et là t'attends... confiant en la science... et t'as raison, les premiers effets ne tardent pas se faire sentir, bon en fait la notion de temps t'a échappée depuis quelques heures, minutes, mais tu t'en fous ! pour commencer ta température corporelle s'élève sans pour autant que tu puisses juger cela anormal, alors tu restes allongé sereinement, le feu qui couve ne va sans doute pas tarder à se concentrer dans cette partie de ton anatomie dont tu regrettes un peu le dysfonctionnement actuel... tu sens ta peau devenir moite, encore un con qui joue avec la clim... et puis subitement ta gorge se met à spasmodier comme un hassidim sur le mur des lamentations, tu te lèves donc dignement mais prestement pour te diriger promptement vers la salle d'eau la plus proche, ça serait con de dégueuler sur d'aussi jolis culs...
tu t'approches du chiotte rutilant et sauveur, tu t'accroupis pour pas en foutre partout, les contractions augmentent en intensité et rythme, mais... tu gerbes rien... que dalle, nada, niente... alors bon effectivement c'est pas très agréable, d'autant que tu notices qu'il devrait faire plus frais dans cette salle de bain marbrée carrare du sol au plafond, mais que t'as encore plus chaud... là tu commences à prendre conscience que ton corps est en train d'essayer de bobarder ton penseur ! alors quand une des filles, cheveux longs, blonds, seins ronds, se pointe en intentionnant a priori poser ses fesses rondes aussi sur le truc que tu agrippes fermement maintenant de tes deux mains, tu te résignes à te lever même si tu anticipes des difficultés majeures. en te voyant te redresser péniblement elle te demande forcément si ça va, tu hésites à lui répondre que t'es pas sûr que tes jambes sont encore sous toi, même si visiblement tu es debout car tu la surplombes un peu, mais qui c'est dit qui que t'es pas en train de flotter dans l'espace homme-tronc ? comme tu maitrises pas encore super bien la lévitation tu te décides à retoucher un peu le sol, histoire de pas te gameller au cas où ton densitolévitron 2G passerait inopinément sur off. la fille délicatement assise là où tu tentais vainement de te vider les tripes 30 secondes plus tôt s'enquiert encore de ton état, tu réponds que ça va aller qu'elle peut te laisser que tu vas te rafraîchir un peu... doux euphémisme... la température de ton corps te paraît si élevée maintenant que tu commences à croire ces conneries qu'on t'a raconté sur la combustion spontanée, alors tu rampes, tu peux plus marcher t'as plus de jambes, donc tu rampes jusqu'à la douche logiquement italienne et là t'éberlues que même si tu les aperçois toujours tes bras veulent pas vraiment faire ce que t'attends d'eux, à savoir s'élever vers le robinet pour faire couler de la flotte sur ta peau ! au prix d'un effort inexplicable tu réussis quand même l'exploit et l'eau glacée commence à dégouliner sur toi, sur ton dos, sur ta tête, ton visage, tu cherches la position la plus confortable, tu cales péniblement tes bras, tes poings serrés qui désormais refusent de s'ouvrir sous ton front et tu sens l'eau couler, tu supposes qu'elle est froide car en fait tu sens juste le choc des gouttes sur ton corps, ton crâne, la température n'est plus une information que ton cerveau semble en mesure de pouvoir gérer. l'eau qui coule attire un peu de monde, des phrases résonnent dans ta tronche, tu dis que ça va, sans visiblement convaincre, alors tu dis que tu veux être seul, que ça va passer, tu as besoin d'être seul, car le truc que tu sens monter en toi, que l'eau froide peine à freiner, ce truc te fait quand même un peu flipper, t'es déjà allé loin, t'as déjà gobé pas mal de conneries, t'as déjà trippé sévère, mais là, t'as le sentiment d'avoir pris un aller simple pour "wheredafuckamI City" ! alors tu réfléchis, c'est a priori le seul truc dont t'es encore capable vu que ton body pense qu'à se faire la malle sans toi, tu essaies de trouver le p'tit truc qui fera que tu vas pas plus décoller direction ton cul et là le truc salvateur qui te donne presque envie de pleurer tellement c'est bon, tu focus sur ta respiration, tu te mets à inspirer et expirer profondément, régulièrement, lentement, tu te concentres là dessus, sur ce rythme, sur cet air frais qui remplit tes poumons, sur la merde que tu expulses méticuleusement de ton corps, ton corps lui il comprend rapidos que t'as décidé de le faire chier de l'empêcher de fly high alors il double dose... les douleurs dans tes bras augmentent, les picotements s'intensifient, la crise cardiaque c'est qu'à gauche, ou à droite putain je sais plus, mais sûrement pas des deux côtés en même temps... tes jambes sont toujours pas là, tes couilles t'y penses même plus, ta bite, rien à branler... cet enculé fait tout pour niquer le rythme respiratoire que tu t'imposes de plus en plus laborieusement, alors tu vas chercher encore plus profond, tu te mets même à t'invectiver à voix haute, tu te racontes que tu vas passer à travers, que tu vas y arriver, que t'es plus fort que tout, plus fort que cette merde, tu gueules pas, tu te parles, pour pas interférer avec ton rythme, pour pas te mettre à surventiler, à paniquer comme une donzelle devant une queue de rat qui dépasse de sous le lave-linge... ça dure, ça traine, tu te concentres, tu ne penses qu'à respirer, rien d'autre, juste inspirer et expirer, lentement, profondément, ça s'écoule...
petit à petit tu sens que tu reviens, physiquement t'es toujours pas là, mais tu sens que ton corps revient, lentement, tu continues, ça va aller, parce que t'as pas le choix, t'aimes pas les hostos, les infirmières sont jamais à poil sous leur trucs c'est des conneries ; tu sens que tu récupères un peu tes bras, tes poings s'ouvrent un peu, tes jambes reviennent, tu continues à respirer calmement, tu sais que t'es passé à travers, que t'as raison, que t'es plus fort que tout ça, alors quand tu peux à nouveau voir la paume de tes mains, que tes jambes te font un peu mal recroquevillées sous toi, tu veux soulager ton corps de la lutte que tu viens de lui imposer, ton cerveau lui n'a pas failli, pas une seule fois, c'est juste ton corps qui a lâché, alors il faut le reposer, tu t'allonges sur le côté, la flotte coule toujours sur toi et elle est froide mais pas assez pour te déranger encore, tu souris, tu te marres même un peu, sale trip de merde mais t'es passé à travers... tu restes comme ça un petit moment, tu relâches ta respiration, tu reviens à la normale... oui mais non.
trop tôt... beaucoup trop tôt...
t'aurais pas dû y croire si vite, tu sens le truc remonter, repousser, les picotements dans tes bras reviennent, insidieusement, tes jambes disparaissent à nouveau des fois que tu voudrais leur imposer de remplir leur mission naturelle, là c'est chiatique mais t'es à deux doigts de craquer, tu vas pas y arriver, t'es vidé, t'as fighté trop longtemps t'as plus rien à donner, tu vas laisser aller, t'as plus le choix, tu peux plus faire autrement, vu que t'as plus rien, t'es presque soulagé... le truc remonte et te bouffe à nouveau, ton corps sans toi, avec toi maintenant, même ta tronche va lâcher, tu peux plus, là, t'es niqué, y'avait plus que ta tronche et elle va te plomber aussi !
mais comme t'es un peu têtu des fois et que tu veux tout le temps avoir raison, tu te remets quand même à genoux, péniblement, tes poings te soulèvent, se referment, s'ouvrent plus, encore, tu reposes ta tête, aucun muscle pour travailler, relâche ton corps, garde ce qu'il te reste de tronche et recommence la lutte, tu l'as fait et tu vas le refaire... plus dur...
pour la seconde fois après de longues minutes tu sais que t'as repris le dessus, tu te laisses plus abuser, tu continues à focusser, longtemps, sur ton souffle, tu changes un peu la température de l'eau parce qu'elle est vraiment froide, un signe, des minutes, et puis tu supportes plus l'eau du tout, faut rien pour te distraire, coupe l'eau si tu peux plus, tu verras bien... ça s'arrête, tu glisses hors de la douche, sur tes jambes qui veulent pas encore te porter, tu t'allonges sur le côté, des voix qui te demandent si ça va, ton fournisseur de viagra assis tranquillement sur le chiotte, en train de pisser... t'as froid, tu te mets à trembler, back to normal...